En décembre, la genette dort au (vieux) poulailler !

2013 12 9, 15h25 ! Genette commune sortant de son abri diurne, un ancien poulailler au fond du jardin... / Photo par Frédéric Bacuez

* Bango. Impasse Gustave Pelloux, chez 'Eddy & Fatou' -


2013 12 7 & 9, APREM'-

Ci-contre: 2013 12 7, 13h30, première image d'une genette dans la cour d''Eddy & Fatou', à Bango 
/ Photo par Frédéric Bacuez

Durant la première décade du mois, c'est avec surprise que nous avons pu observer de jour une genette commune (genetta genetta, common genet) dans le jardin ! Depuis quelques années régulièrement noté, sans être identifié par le propriétaire des lieux, la nuit ou au crépuscule, l'animal s'est présenté à l'objectif photographique à deux reprises:

  • le 7 décembre à 13h30, le mammifère saute au sol depuis la haie de bougainvillées, fait un arrêt dans le sable pour inspecter les parages - qu'il voit en noir et blanc- puis rentre par le portail entrouvert dans un ancien poulailler qui sert de remise, au fond du jardin; 
  • le 9 décembre à 15h25, cheminement inverse: la genette sort de l'abri, marque quelques brefs arrêts le long du mur puis grimpe prestement la grosse racine de bougainvillées qui escaladent le mur d'enceinte de la cour. Malgré l'installation par Ornithondar d'un piège photo dans les environs immédiats de ses allers et venues, aucune 'capture' de la genette dans les semaines de décembre qui suivent, ni diurne ni nocturne - à l'exception de chiroptères voltigeurs et de cricétomes des savanes alias rats géants de Gambie (cricetomys gambianus), qui pourraient faire de savoureux en-cas pour notre petit viverridé !

Nota 1: réputée strictement nocturne et fort discrète, la genette commune est ici notée en plein jour, dans la cour arborée d'un quartier fait de maisons, villas et jardins aérés proches de lambeaux boisés assez denses, de terrains d'élevage et de plantations maraîchères. D'un coté, le Lampsar voisin est densément encadré de roselières; de l'autre, un lac exsangue qui ressemble à un petit chott au milieu d'une tanne salée ouvre sur une cocoteraie et des vergers (voir ICI sur Ornithondar). La genette, qui a besoin d'une centaine d'hectares vitaux à son épanouissement semble donc à l'aise, peu farouche et probablement pas inquiétée pour pouvoir sortir ou revenir en plein jour ! Les chats étant ici des animaux domestiques que l'on ne traque pas, je suis certain que notre viverridé - qui ressemble de loin à un félidé- est régulièrement croisé par les Bangotins du coin: l'ignorance absolue et définitive de tout ce qui touche à la faune étant loin d'être illuminée (sic) - rien à l'école et tout dans des ersatz du Livre saint...-, notre genette a encore de beaux jours devant elle, inch'Allah... Si elle ne se fait pas renversée par un véhicule (Lire ICI sur Ornithondar), comme nous l'avons déjà constaté ici (route forestière proche de la caserne) et là (Gandiolais), et comme cela est malheureusement arrivé à sa grande cousine, la civette d'Afrique (civettictis civetta, voir ICI sur Ornithondar), à quelques dizaines de mètres d'ici, dans le virage de la piste qui mène au Ranch de Bango (Lire ICI sur Ornithondar). Notre genette étant carnivore et peu regardante sur la qualité de ses proies, tout ce qui bouge à poils ou à plumes, d'une taille inférieure ou équivalente à la sienne, peut finir dans la gueule du viandard, réputé combatif et intraitable... Même l'intrépide mangouste ichneumon (herpestes ichneumon, voir ICI sur Ornithondar) peut finir sur le carreau et faire l'affaire d'une genette peu disposée à tolérer d'autres prédateurs de semblable taille, a fortiori d'autres genettes du même sexe - en l'occurrence ici un mâle, au vu de sa corpulence et de certains détails morphologiques bien à l'air lors de ses déplacements...

D'Afrique en Europe par la grâce des Almohades...

Nota 2: la genette commune dite d'Europe est en réalité originaire d'Afrique* et n'a colonisé le vieux continent qu'à partir du Moyen-Âge, apportée dans la péninsule ibérique par les Almohades (qui s'en faisaient alors des animaux de compagnie) avant que la fugueuse ne se disperse en France via le sud-ouest vers la Loire, le sillon rhodanien et même l'Alsace, et désormais la Ligurie italienne. Ses facultés d'adaptation étant remarquables, c'est un petit mammifère relativement répandu et commun partout où il trouve pitance et suffisamment d'abris, naturels ou non. En dehors de la saison de reproduction, monsieur et madame vivent séparés, chacun de son coté, dans l'espace vital du couple... Un certain nombre de refuges, de reposoirs et de dortoirs jalonnent les territoires, ainsi qu'un réseau de crottoirs - comme pour la civette-, régulièrement utilisés. On peut donc penser que l'ancien poulailler et son bric à brac actuel peuvent utilement servir d'hôtellerie gracieuse à notre mâle de passage régulier dans le quartier, d'autant qu'Ornithondar veille toujours à ce que les abreuvoirs du jardin soient alimentés et que de la nourriture en reste soit quotidiennement jetée aux oiseaux, à la tortue sillonnée et aux lutins des nuits bangotines... Ah oui, j'oubliais: la genette n'est pas un prédateur obsédé des poulaillers, si par ailleurs son régime carné, avec quelques charognes et fruits, est satisfait... 

* la genette commune (genetta genetta) est le seul représentant européen, maghrébin et sahélien d'une famille comprenant près d'une dizaine d'espèces africaines, essentiellement soudaniennes (zone des savanes) et guinéennes (zone des forêts) - dont la genette tigrine, la genette pardine et la genette de Villiers qu'Ornithondar a eu le bonheur de croiser, ailleurs, jadis...



 Ci-dessus: 2013 12 9, 15h25, genetta genetta mâle partant en maraude bangotine...
/ Photos par Frédéric Bacuez
- Cliquer sur les photos pour les agrandir -

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