3, mon piège photo giflé par un singe !

Avant la gifle du patas...
"Qu'est-ce-que c'est que ce truc qui fait clic clac et dans le miroir duquel un rival  me nargue ?"
 2013 01 3 12h45 / © Photo Ornithondar

* Plaine alluviale du fleuve Sénégal -

Dans les marais saisonniers asséchés, au coeur de la vaste plaine herbeuse du fleuve Sénégal, j'ai déposé un piège photographique dans l'espoir de figer quelques mammifères que je vois régulièrement mais dont je n'arrive pas à faire le portrait. Des six espèces de taille respectable* qui ont échappé à l'éradication, j'ai le désir d'immortaliser celle qui me fascine depuis toujours: la mangouste ichneumon (herpestes ichneumon) de la taille d'un chien court sur pattes, vive, alerte, rusée, intelligente, courageuse (ICI sur Ornithondar)...

Dressée comme un suricate, la mangouste

Ce 3 décembre matin, il a fallu que j'installe mon piège à proximité d'un territoire fréquenté par l'animal pour que je la vois plus tard - mais pas devant le piège photo !, dans l'étroite gonakeraie, à une douzaine de mètres de moi, trois fois ! La mangouste ichneumon (d'Egypte, herpestes ichneumon, egyptian mongoose) est d'abord une ombre furtive qui passe dans les herbes en lisière du bosquet; elle revient un peu plus tard, à découvert, redresse le museau quand elle devine mon trépied et sa longue-vue qui jurent dans son décor... Je ne fais pas un geste, la voilà qui se redresse sur ses deux pattes arrière, comme les célèbres suricates que chacun connaît; mais ma mangouste est autrement plus grande ! Elle repart, disparaît derrière un taillis de tamarix, et... revient sur ses pas, sans doute intriguée: et la revoilà debout, quelques secondes, comprenant que ce truc-là était accompagné... Pfitt, disparue, la mangouste !... Et mon appareil photo penaud sur mon ventre, qui n'a pas bougé d'un centimètre...

La claque du patas au clic clac !

Une heure et demi plus tôt, à quelques centaines de mètres, un piège photographique entrait en action: au zénith, une des grandes familles de patas (erythrocebus patas, patas monkey) qui parcourent de long en large la plaine prenait possession des quelques arbustes de tamarix senegalensis pouvant servir de tours de guet. Au milieu du marais à sec, encore humide sous la croûte qui craquelle,  j'ai installé le piège sur un autre arbuste, plus bas. Un mâle se rapproche de l'engin qui fait clic clac et dans les miroirs duquel se reflète la mine du rouquin (cf. photos ci-après) ! Paf, une claque et voilà l'appareil photo à terre; le singe le pousse de sa patte, histoire de vérifier si la chose bouge et vit (idem). Rien à faire. Les patas oublient vite l'objet intrusif qui restera ainsi, couché k.o, jusqu'au lendemain 4 janvier (cf. photo ci-après en bas à d.) quand je reviens le récupérer. A tout photographier de travers...

* Loup africain, civette d'Afrique, phacochère commun, mangouste ichneumon, genette commune et patas. 
On complétera la liste avec: le lièvre à oreilles de lapin, l'écureuil terrestre du Sénégal, le rat roussard du Nil et toute la tribu des micro-mammifères qui font le régal des rapaces et de certains de ces 'grands' mammifères...

Ci-dessous: 2012 01 3 à 4, les patas mettent à terre le piège photo d'Ornithondar...
- Cliquer sur les images pour les agrandir -

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