17, événement: Gandiolais, 2e mention africaine du Bécassin à bec court... du Canada !

Ci-dessus: 
 1ère observation au Sénégal et 2e en Afrique d'un Bécassin à bec court... d'Amérique du nord !
Lagons de Gandiole. 2012 10 14 
/ Courtesy © photo par Alexander Hiley (Galerie photos 2012 10) pour Senegalwildlife et Ornithondar

* Gandiolais -

Abstract: a new species for Senegal - and probably Africa: a single north american Short-billed Dowitcher photographed (see above) on the last october 14th. near Gandiole, a few kilometres south of Saint-Louis.

L'autre site ornitho du Sénégal,  Senegalwildlife*2 - évidemment toubab et anglophone...- rapporte l'observation faite le 14 octobre dernier dans le Gandiolais, par Alexander Hiley, d'un Bécassin à bec court de la sous-espèce nominale*1 (ex Limnodrome à bec court, Bécassin roux, Limnodromus griseus, Short-billed Dowitcher - un petit air de grosse Bécassine), limicole du Canada et de l'Alaska hivernant sur les littoraux Atlantique et Pacifique du sud des Etats-Unis aux Brésil et Pérou. Il s'agit d'un oiseau juvénile ou immature en plumage hivernal: on distingue le bavoir moucheté typique de l'habit hivernal de cette espèce, mais aussi quelques nuances roussâtres de part et d'autre de la poitrine. A notre connaissance, c'est la seconde (ou troisième) fois qu'un Bécassin est signalé en Afrique mais la première fois que l'observation est (bien) documentée, une grande première pour notre Sénégal qui enrichit ainsi sa liste des oiseaux dits accidentels ou occasionnels, du delta saint-louisien à la Casamance, ou tout simplement à quelques encablures de Dakar ! Une première mention d'un Bécassin en Afrique, par M. A. McDonald*3, datait du 24 octobre 1976, du Ghana sur les salins d'Iture à quelques kilomètres de Cape Coast. Un autre individu avait été décrit de Gambie en décembre 1978 sans être spécifiquement identifié*3 comme Bécassin à bec long ou à bec court*1. Malheureusement, ces deux signalements déjà anciens ne sont ni l'un ni l'autre accompagnés d'images. Notre mention saint-louisienne reste, en l'état et comme le souligne en 'commentaire' Paul Robinson*2 de Senegalwildlife/Accueil, la seule preuve incontestable d'une présence automnale d'un Bécassin à bec court du Canada en Afrique subsaharienne !

Un Bécassin à bec court a été photographié et observé aux Açores*4 pendant cinq jours en août dernier, déjà: serait-ce le même individu, qui aurait continué sa route très à l'est de sa voie migratoire habituelle, jusqu'au bas-delta sénégalais ? Comme dans notre delta et quasiment au même moment - du 22 au 27 octobre, cinq jours aussi...-, un (autre) Bécassin à bec court a été observé et photographié dans l'estuaire de la Somme (Picardie), au Crotoy*5, ce qui en fait la seconde mention, seulement, de l'oiseau américain en France !

*1 Deux espèces de Bécassins, très voisines l'une de l'autre, et difficiles à différencier: le Bécassin à bec court (Limnodromus griseus), avec trois sous-espèces: L. g. griseus, du nord-est canadien, probablement notre oiseau gandiolais; L. g. hendersoni, du centre canadien; et L. g. caurinus, du sud de l'Alaska et du sud Yukon canadien. Préférence hivernale pour les eaux saumâtres / le Bécassin à long bec (Limnodromus scolopaceus), jusqu'alors occasionnellement observé en Grande-Bretagne et en Irlande... Préférence hivernale pour les eaux douces. 
*5 Octobre 2012, seconde mention française du Bécassin à bec court:
http://yvon-piafologie.skyrock.com/3124144027-Becassin-picard.html
Ci-dessus: 
quelques spots à limicoles de Gandiole où il est susceptible d'observer, inch'Allah, un Bécassin !

Nota: si les lagons de Gueumbeul jusqu'à Ndiebene attirent des espèces spectaculaires et touristiquement attractives (Spatules blanches, Avocettes élégantes, Flamants roses, Flamants nains, Pélicans blancs et Pélicans gris), les petites salines de Gandiole à Mouit ne sont pas moins intéressantes pour les amateurs de limicoles en stationnement hivernal. Les quelques plans d'eau, même pollués par les déchets (cf. photo en bas), accueillent de nombreux oiseaux d'eau de fin juillet à décembre, et facilement jusqu'à fin janvier - si la mousson a été miséricordieuse, ce qui est généralement le cas depuis quelques années, ouf... Autre avantage: les limicoles n'y sont pas des plus farouches tant ils s'y habituent vite aux passages des Hommes et des véhicules, dans un environnement de plus en plus anthropique. Mais jusqu'à quand ? On y observera à loisir la majorité des petits échassiers réguliers des rivages et vasières saumâtres: les Barges à queue noire et des Barges rousses, les Combattants variés, des Échasses blanches, Chevaliers et Gravelots de plusieurs espèces, et surtout quelques individus de plusieurs espèces de Bécasseaux pas toujours fréquentes comme le Cocorli (Calidris ferruginea) ou le Maubèche (Calidris canutus). Qui sait si vous ne tomberez pas, à votre tour, sur une espèce occasionnelle, ou jamais identifiée sous nos latitudes ! Le birdwatcher lui aussi n'est pas des plus répandus, au sud du Sahara... A vos jumelles, donc !

Ci-dessous: 
2011 01 31, lagon de Gandiole / © Photo par Frédéric Bacuez

Commentaires

  1. J'ai lu l'article dans Malimbus et je doute que cela serait accepté comme une observation officielle de nos jours, même si elle semble correcte. Cependant je pense que l'observation au Sénégal ne peut être officielle qu'après acceptation par l'African Bird Club - mais ils ont déjà vu les photos.
    Amicalement.
    Paul Robinson

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