3, et hop ! encore un héron dans le frigo !


* Bango. Marigot de Lampsar, coté saumâtre. Des mangroves au débarcadère -

SOIR-
En fin d'après-midi, deux jeunes garçons armés de poissons assez gros accrochent leurs pièges hameçonnés aux racines aériennes des palétuviers rouges, sur les vasières du Lampsar saumâtre. C'est la marée montante, et les ardéidés arpentent les eaux qui se rapprochent des mangroves. Moins de quinze minutes plus tard, un des gamins traverse à nouveau la baie et la vase gluante, à grandes enjambées: un héron cendré subadulte a avalé un "appât. Armé d'un bâton, l'enfant maîtrise l'ardéidé qui se débat toutes ailes ouvertes; serré au cou par la main juvénile, l'oiseau est brandi et ramené au débarcadère de la digue bangotine. Après avoir fait subir mille et unes humiliations gratuites au malheureux échassier, les rejetons de pêcheurs jettent alors le héron dans le réfrigérateur qui sert de buffet dans une pirogue, aussitôt refermé sur la pauvre bête agonisante... En attendant le "dîner", bien au chaud dans le garde-manger sans fréon, les enfants ont quelques callinectes et un poisson sur le brasero, al dente. Hier déjà, un autre héron cendré avait subi le même supplice. Au débarcadère, dans les immondices, les odeurs et la saleté, et dans l'indifférence des adultes qui traînent dans les environs, les fils de pêcheurs, comme leurs pères, sont les grands destructeurs du fleuve. Les plaines, elles, sont aux mains des coupeurs d'arbres. A chacun son domaine, et son 'travail'... Ah oui, j'ai lu que le ministre de l'Environnement avait récemment sermonné ses directeurs (trop) absents de leurs bureaux... Je ne sais pas personnellement où sont ces responsables-là, encore moins leurs personnels, mais je puis assurer le ministre qu'ils ne sont pas sur le terrain 'environnemental'. Pas que ça à foutre, les gars en vert, j'en conviens volontiers !

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