18, les souïmangas n'aiment pas les 'selfie'... même virtuels !

2015 04 18, un souïmanga à longue queue en mue nuptiale face à son rival... virtuel:
son reflet dans la poignée de porte !
/ © Photo par Frédéric Bacuez

* Bango. Impasse Gustave Pelloux -

APREM', 15h45-
Un souïmanga à longue queue (cinnyris pulchellus, beautiful sunbird) volette obstinément autour de la grille d'entrée à la maisonnette. C'est un jeune mâle en mue nuptiale presque achevée - il lui manque encore les deux longs brins au bout de la queue... Notre colibri africain se perche d'abord sur les fers forgés; il dodeline de la tête devant la serrure, puis, en faisant du surplace il gravite activement autour du métal lustré de la poignée, à l'évidence fort intrigué par elle. Mais oui: ce sont les reflets qui excitent la curiosité de l'oiseau ! C'est même son image qui l'attire à ce point ! Heureux que ce souïmanga-là ne soit pas encore tourneboulé par sa libido et à la tête d'un harem: il émettrait d'incessants petits cris hostiles entrecoupés de vigoureux coups de bec contre ce rival, cet insupportable intrus: lui-même ! Je me souviens d'un mâle particulièrement vindicatif, à Ouagadougou (Burkina Faso), qui à pareille époque s'en prenait systématiquement aux rétroviseurs de mon véhicule, hystérique devant le miroir de sa beauté. Ce souïmanga n'est d'ailleurs pas l'unique Narcisse du monde des oiseaux: ici à Bango, le barbican à poitrine rouge (lybius dubius) est coutumier de ces auto-agressions - en l'espèce contre les fenêtres vitrées, attaquées avec force martellements d'un bec autrement plus robuste que celui d'un gracile souïmanga...

Nota: des souïmangas présents dans notre Sahel (trois espèces - deux résidentes: cinnyris pulchellus, chalcomitra s. senegalensis; et une migratrice intra africaine: hedylipna platura), le souïmanga à longue queue est le plus abondant. A la différence du mâle du souïmanga à poitrine rouge, qui arbore plus durablement ses couleurs spectaculaires - le rouge, le noir et le vert-, et souvent dès le mois de février, le mâle à longue queue passe inaperçu une grande partie de l'année d'autant plus que chez lui maturité et mues sont plus lentes, très progressives, par étapes; et variables d'un individu à l'autre ! On se retrouve donc avec des groupes d'oiseaux de tous les plumages en perpétuelle évolution, plus ou moins avancés dans leurs mues saisonnières...

Ci-dessous: 2015 04 18, un souïmanga à longue queue très intrigué par son reflet dans la poignée de la porte d'entrée...
 Impasse Gustave Pelloux, Bango / © Photos par Frédéric Bacuez

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Galerie photos : le Traquet de Seebohm, du Maroc au Sénégal

Hyaenidae: appel à témoins...

Adieux : vole, maintenant, tonton Aïdara !