15-29, suivi satellitaire de la migration postnuptiale 2012: Ceulan, balbuzard pêcheur du pays de Galles


Ci-dessus: Ceulan 2012 à la veille de sa première migration vers le Sénégal / Courtesy photo par Emyr Evans, droits réservés

* Maroc / Mauritanie / Sénégal -

Comme chaque année, depuis que des balbuzards pêcheurs (pandion haliaetus, osprey) ont été réintroduits dans le Rutland anglais et la Dyfi galloise (Grande-Bretagne), les adultes puis leurs couvées du printemps/été ont pris la route de l'Afrique. Ils passeront l'hiver au sud du Sahara, pour la plupart, jusqu'en février/mars pour les premiers, et leurs deux premières années, pour les seconds. Parmi eux, certains ont été munis de balises satellitaires qui permettent de mieux comprendre leurs migrations. Et de mieux apprécier les innombrables difficultés que les rapaces doivent affronter durant leurs voyages puis leurs séjours ouest-africains.
 
Des balbuzards de la Dyfi...
 
Comme d'habitude, le couple constitué de Nora et de Monty - qui ne portent pas de balises- se sépare au milieu de l'été: Nora s'envole vers l'Afrique le 7 août, environ un mois avant son 'mari' Monty, parti le 5 septembre, et leur rejeton qui précède 'papa' de deux jours. Celui-ci est le seul survivant d'un trio de poussins emportés par un été 2012 humide comme le pays de Galles n'en avait  connu depuis plus d'un siècle. La pluviométrie et une tempête dévastatrice ont eu raison de deux des trois nouveaux-nés, morts détrempés quelques jours après leur naissance. Seul l'oisillon appelé Ceulan a survécu, in extremis... On rappelera ici que Ceulan est aussi le frère de deux natifs de 2011 - Einion et Leri, qui ont donné bien du fil à retordre à Ornithondar*1 - et que les trois jeunes balbuzards sont équipés de GPS... Pour son premier périple, Ceulan a réussi à traverser le Sahara en cinq jours - quasiment un record ! Parti le 3 septembre des rives de la Dyfi, le jeune mâle a mis 14 jours pour rallier les confins sahéliens, en suivant au plus court une route bien périlleuse pour une première migration ! Ceulan n'a pas peur de l'eau: survolant l'Atlantique, il a 'transpercé' les Cornouailles et la Bretagne, touché terre à l'extrémité ouest de la Galice espagnole, longé le littoral portugais, 'repris' la mer au sud de Lisbonne, avalé la pointe d'Algarve avant de prendre une fois encore l'océan pour aborder le Maroc par Azemmour, à l'embouchure du fleuve Oum R'bia. Encore un bref survol de la baie d'Agadir et Ceulas attaque la partie la plus redoutable du parcours: le Sahara, via l'aride Tiris Zemmour. Bien vite Ceulan comme aimanté par la mer dévie vers le sud-ouest pour atteindre le célèbre parc national mauritanien du Banc d'Arguin - où quelques balbuzards hivernent par ailleurs. Le jeune balbu longe la côte jusqu'à la hauteur de Nouakchott avant de filer plein sud, grosso modo en suivant la route nationale qui mène à Rosso, sur les bords du fleuve Sénégal, qu'il atteint le 15 septembre 2012. Tantôt rive gauche, tantôt rive droite. Une première semaine plutôt du coté mauritanien (15-22 septembre); une seconde semaine plutôt du coté sénégalais (22-29 septembre). La  mousson qui arrose généreusement les immensités sahélo-soudaniennes, cette année - y compris en cette fin septembre*2, devrait lui permettre de trouver aisément une place hivernale, quelque part entre Sénégal et Guinée Bissau; qui sait, peut-être dans le delta du fleuve ?

*1 Cf. notules:
http://ornithondar.blogspot.com/2012/03/8-balbuzards-einion-le-frere-de-leri.html 
http://ornithondar.blogspot.com/2011/11/3-leri-la-galloise-est-elle-parmi-les.html
http://ornithondar.blogspot.com/2011/12/27-au-khant-2-mois-apres-la-disparition.html
*2 Cf. notule: http://ornithondar.blogspot.com/2012/09/31-des-pluies-presque-record-sur-le.html

VOIR:
http://www.dyfiospreyproject.com/blog/2012/09/senegal
http://www.dyfiospreyproject.com/blog/2012/09/four-months-old

Ci-dessous: 2012 09 15-29,
Ceulan dans la région de Rosso, à l'ouest du canal de la Taouey et au nord du Ndiaël

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